Premiers textes publiés

MON PREMIER TEXTE PUBLIÉ (1971-1972) JOURNAL DES SIXIÈMES. 
CES DE BOHAIN (02-FRANCE)

L'autre jour, dans le grenier de ma grand-mère, en furetant dans les coins, je découvris, couchée par terre, une roue munie d'une manivelle, reposant sur trois pieds et qui semblait être là depuis cinquante ans au moins.
Comme je me penchais pour regarder cet objet, il me sembla tout à coup entendre une voix fluette et cassée me chuchoter: «Approche, petite fille. Je m'appelle Rouet, je vais te raconter une merveilleuse histoire...»
«Il y a très longtemps, je vivais dans cette même maison où j'avais la plus belle place près de la cheminée. Chacun me regardait avec respect et sympathie, car j'étais le gagne-pain de toute la famille. Chaque jour, on me portait près de la fenêtre, à la lumière; et là, je commençais mon travail. Que de tours de roue on me fit faire! Que de mètres de fil de laine passèrent sur mon fuseau! Comme j'étais fier de mon rôle! Le soir, quelle chaude intimité près du feu de bois et sous la lampe à pétrole; je travaillais bien tard, j'étais épuisé, mais heureux!
Un jour, la fille aînée de la maison rapporta de la ville un paquet qu'elle défit sur la table, près de moi. Je me penchai pour mieux voir: deux boules de laine roulèrent sur la table. Je crus rêver. Ce n'était pas possible... Où les avait-elle eues? 
Ce soir-là, personne ne vint me chercher dans mon coin. Le lendemain, j'attendis que quelqu'un pense à moi... On m'occupa pendant quelques heures dans l'après-midi. J'étais inquiet. Que leur avais-je fait? Ce soir-là, on me poussa dans le coin le plus sombre de la pièce. J'étais bien triste...
Quelques jours plus tard, on trouva que je devenais encombrant. Je prenais trop de place. On me fit monter un escalier poussiéreux et on me déposa là où tu me vois aujourd'hui.»
Je fus touchée par cette histoire et je promis au rouet de le faire venir chez moi dans la salle à manger où il serait bien traité.

©Corinne De Vailly (1971)

 

MON PREMIER ARTICLE DE JOURNALISTE (1975)